Les Bons cousins charbonniers

Le charbon de bois est l’énergie indispensable qui monte en puissance du XVIe jusqu’à la fin du XIXe. Ce matériau alimente les hauts fourneaux amenant à l’apogée de la civilisation de l’acier, avant son remplacement par la houille. Ce charbon de bois est produit au détriment des forêts françaises, mises en coupes réglées.
Le charbonnier, métier difficile nécessitant un savoir-faire certain est recherché et bien payé, mais oblige à vivre en forêt près des meules. Le livre décrit les secrets de fabrication, et l’imbrication de tous les métiers annexes, du bûcheron au maître de forges. Il décrit la vie quotidienne des charbonniers vivant dans leurs cabanes en famille et migrant dans d’autres lieux selon les coupes de bois, leur vie familiale adaptée à cette vie sauvage en pleine nature et la nécessaire solidarité amenant à l’organisation de cousinage, société mutuelle avec ses rites et ses cérémonies.
Nous suivons l’ouverture de ces rituels de Bons Cousins Charbonniers à des gens de la ville, le croisement de ces sociétés avec la franc-maçonnerie naissante, l’importance que prennent les réunions mystérieuses en forêt : les Ventes, dans un contexte pré et postrévolutionnaire à la fin du XVIIIe. Le basculement de ces sociétés vers le carbonarisme en Italie, et en France pendant la Restauration. La répression au début du Second Empire jusqu’à leur extinction.
Une renaissance de ces rites forestiers, sorte de franc-maçonnerie des bois s’appuyant sur une synthèse des rituels anciens, apparaît en Bretagne au début des années 1990. Ces « Ventes » de Bons Cousins Charbonniers, non fédérées, mais solidaires, se réunissent en forêt pour réfléchir sur les problèmes actuels de l’écologie, de l’importance de la forêt et de l’arbre, du devenir de l’humanité.